amerpictural

 

 

Photos, Acrylique sur spinnaker, foc

98 x 92 cm

 

Amer... Cela fait penser à une saveur aigre lorsque l'on est terrien. Pour le marin en revanche un amer n'a rien de commun avec l'amertume mais vient du néerlandais "merk" qui signifie limite, borne, marque, marquer. Ce mot importé des Vikings découle du norrois "merki" et du normand "merc" et est employé depuis depuis le 12 siècle dans le sens de bornage. Avec le temps ce mot féminin LA MERK s'est transformée en L' AMER. Un point fixe à l'horizon permettant de garder son cap sans se laisser dévier par le courant et le vent. Ce peut être un clocher, un phare, une balise, une lumière la nuit qui sert d'alignement, une tour... une étoile Mon travail artistique repose sur ces repères en mer dont je prélève des éléments afin d'interroger le rôle de la couleur, le rythme, la forme, l'espace, la route. Les amers sur lesquelles je travaille ou à partir desquels je crée des peintures sur spinnaker sont les groupes des différentes balises, des phares, dont je m'approprie le langage chromatique pour le transférer en langage plastique. Pour se faire j'utilise différents processus de réalisation en utilisant la peinture seule ou en l'associant à des photos afin de mêler une abstraction géométrique à une abstraction lyrique qui détourne le repère de son sens premier en mer. Le message de la balise sur l'état de la route ou de la "chaussée" est ainsi transformé en un questionnement plastique dont seul le titre permet de tisser un lien avec le monde maritime puisqu'il renvoie à l'élément, au repère, ou à l'amer en question. Tribord, cardinale sud... Parfois ce n'est que le toponyme qui titre l'œuvre et emporte vers un mystère causé par le nom : Houmaizel, Etonnard, le bœuf et la Fourmi, la Louve etc. Ces titres sont d'autant plus empreints à la rêverie qu'ils laissent dans l'interrogation. "Pourquoi ces rayures, ces monochromes s'intitulent-t-ils ainsi? Une peinture rouge "Moulin blanc", Une peinture jaune et noire "Pierres Vertes", Une autre jaune et noire "Rouge de Glénans" Une autre encore de même contraste s'intitule "le chat" Les couleurs changent d'octave. En regardant attentivement toute une série de jaune et noirs l'on peut voir des nuances des tons, comme autant de bémols et de dièses et d'accords en usant de deux notes de couleurs : le jaune et le noir. S.K. Amerpictural